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cœur de nuage
21 décembre 2009

La globalisation financière

  La globalisation financière a favorisé le financement des entreprises et celui des balances des paiements. En supprimant les obstacles à la circulation du capital elle a donné une impulsion sans précédent aux marchés financiers. Force est cependant de constater que les vrais gagnants au jeu de la finance internationale moderne sont surtout les firmes multinationales, les établissements de crédit et les investisseurs institutionnels.

Sous l'influence des différents acteurs dans l’économie internationale, comme le FMI et

la Banque mondiale, ainsi que

la Communauté

européenne, les marchés financiers ont subi à la fin du XXe siècle une triple évolution (parfois nommée « les 3 D »):

déréglementation, abolition du contrôle des change et des restrictions aux mouvements de capitaux ;

désintermédiation ou accès direct des opérateurs aux sources de financement sans passer par des intermédiaires ;

décloisonnement, éclatement (explosion) des compartiments qui existaient que ce soit du point de vue géographique, fonctionnel ou temporel.

Les nouveaux acteurs de la finance en général, et ceux de la finance internationale en particulier, recherchent la liquidité et la rentabilité financière à court terme, alors que les entreprises ont besoin de financements durables. Quelques investisseurs financiers de portefeuille à but dit spéculatif ont supplanté les investissements directs à but industriel et commercial dans les mouvements internationaux de capitaux.

Certains voient une relation entre la mondialisation et l'instabilité financière (risque systémique). Certaines des innovations financières ont pour objectif de protéger les agents économiques contre l'instabilité des taux d'intérêt et des taux de change. Mais ces nouveaux instruments financiers pourraient être eux-mêmes facteurs d'instabilité. Par exemple, les marchés à terme atteignent une ampleur et une complexité telles qu'ils apparaissent incontrôlables. Des excès dans leur utilisation ont joué un rôle dans certaines faillites récentes et crises financières.

Ce constat s'applique surtout aux produits dérivés (contrats à terme, options, swaps) où, pour se couvrir des risques de fluctuation, les grandes entreprises, les compagnies d'assurance, les caisses de retraite, etc. échangent des contrats sur les taux d'intérêt et les devises. Ils constituent un instrument efficace de gestion des risques de change et des taux d'intérêt. Ces contrats dérivés de toutes sortes facilitent toutefois la spéculation financière en raison de leurs effets de levier qui multiplient le potentiel de prise de risque. Les contrats à terme d'instruments financiers permettent alors de prendre des positions en n'immobilisant qu'une faible partie des liquidités sous forme de dépôts de garantie (3% sur le MATIF-- Marché à terme International de France). Il en est de même pour les options pour lesquelles la prime payée est faible par rapport au montant de l'actif sous-jacent.

Ils sont ainsi des instruments favoris des spéculateurs, qui peuvent les utiliser plus facilement dans les marchés de gré à gré (signifie hors Bourse, Over The Counter--OTC). Ces marchés sont en effet beaucoup moins transparents (l'existence de comptes non publiés -- ce qu'ils ont appelé les « boîtes noires » de la mondialisation financière) que les marchés organisés

Les risques liés au développement des marchés financiers sont nombreux :

  • Contrairement à la logique industrielle, la logique financière privilégie le court terme ;

  • La volatilité des marchés s'est accrue, entraînant une instabilité des taux d'intérêts et des taux de change ;

  • Les risques systémiques engendrés soit par des pertes économiques importantes ou par une perte de confiance se transmettent plus facilement à l'ensemble de l'économie ( la théorie des dominos) provoquant alors des difficultés financières, l'effondrement du prix de certains actifs, des faillites,etc.

La globalisation financière a donné naissance à des risques nouveaux en engendrant des instabilités nouvelles dans le monde. La question de la maîtrise de cette globalisation se pose aujourd'hui car les États et les institutions (FMI, Banque mondiale…) ont montré leur impuissance lors de crises importantes.

Une régulation mondiale semble pour l'instant inaccessible : faut-il mettre en place une taxation comme le préconise James Tobin ? Peut-on réformer encore les institutions internationales ? Faudra-t-il une crise systémique majeure pour que les États trouvent un terrain d'entente ou de coopération?

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